lundi 19 septembre 2011


Premier gros rendez-vous de la saison pour la Roma, ce déplacement à San Siro s’annonçait explosif, puisque l’Inter traversait également une crise de résultat, et de confiance par rapport à son nouveau coach.
Ce Samedi, l’Inter avait choisi de revenir à une défense à 3, qui avait pourtant complètement pris l’eau à Palerme la semaine précédente. 

Une composition assez étrange à mon sens, mais aussi due aux circonstances (blessures de Chivu, Cordoba, Stankovic….). Ce qui oblige à titulariser Obi, ou à faire rentrer Jonathan. Un Inter dans le doute, avec un effectif limité et un match de Ligue des Champions 72H avant la rencontre, l’occasion était sans doute unique pour la Roma.

Pour aborder ce rendez-vous, Luis Enrique, lui, a sans doute voulu rendre hommage à Zeman, avec une composition comportant uniquement deux vrais défenseurs. D’autant plus surprenant que Cassetti, Heinze et Rosi étaient disponibles. Cela s’explique par la volonté de jeu du coach Catalan, qui a mis en place un système assez inédit, entre le 3-5-2 et le 4-4-2.

Voici comment s’articulait l’équipe la majorité du temps :



 Perrotta et Taddei, sur les cotés, devaient empêcher les montées, et (je pense) faciliter la relance par leur qualité technique tout en apportant le surnombre de temps à autre en attaque. Cela a été peu concluant. Taddei a été très en difficulté, aussi bien dans le positionnement que dans les duels, profitant surtout du positionnement très (trop) bas de Nagamoto pour passer une soirée moins difficile que prévue. Reste que dans ce système, le jeune Angel devrait être parfait, pouvant se lancer plus librement dans ses contre-attaques sans se soucier de l’espace dans son dos. Reste à définir qui sera son pendant coté droit, Rosi étant trop limité, et Cassetti restant inutilisé. Le cas Cicinho m’intrigue, puisqu’il était annoncé prêt, mais il n’était pas dans l’effectif. Si le brésilien ne revient pas à son meilleur niveau physique, le couloir droit risque d’être un souci récurrent. En tout cas, ce positionnement très haut des latéraux offre des solutions supplémentaires aux milieux, ce qui facilite la conservation et la circulation du ballon.

De Rossi occupait un rôle batard entre milieu défensif et stoppeur, restant très bas tout le temps, mais ayant la liberté de monter à hauteur de Pizarro et Pjanic quand la Roma avait la balle. Il sort également lorsqu’un milieu de l’Inter passait le rideau du milieu Romain, et était le préposé aux duels aériens défensifs. Ce positionnement inhabituel et surprenant permet de compenser les montées des latéraux, ce qui avait été le gros problème face à Cagliari. Une option résolument offensive, et dans l’optique de développer du jeu.
Derrière, c’est Burdisso qui occupait l’axe gauche, Kjaer prenant l’axe droit. Un duo assez complémentaire sur le match, Kjaer ayant un profil plus relanceur que le stoppeur pur qu’est Burdisso. Le Danois s’est également montré capable de proposer du jeu long, même si cela risque de peu se voir cette saison puisque la volonté de jouer court fait partie de la base de la philosophie de LE. Reste que la charnière centrale semble déjà trouvée, ce qui fait une zone d’incertitude en moins pour Luis Enrique.
Au milieu, Pizarro prend le poste de Perrotta, dans son style caractéristique. Prise de balle, orientation du jeu, relance vers l’avant. Un profil qui correspond mieux aux attentes de Luis Enrique je pense. Le Chilien devrait aider Totti, qui n’aura plus à redescendre autant pour organiser le jeu tout seul comme la semaine passée.

Devant, Osvaldo conserve sa place, et Borini remplace Bojan. C’est également une surprise, puisqu’on attendait plutôt Borriello sur le coté droit de l’attaque. Le jeune Italien se voit donner une chance dans le secteur le plus loin d’être prêt de l’équipe.



Le match : La Roma plus stérile qu’une salle d’opération du Cook County

La Roma s’est d’entrée positionnée très haut, et gardant la possession du ballon, plutôt surprenant pour un match à San Siro, mais assez révélateur de la confiance qui habite Luis Enrique.
Le ballon a beaucoup tourné, mais devant, la Roma n’a quasiment jamais été capable de réaliser le décalage Aucun débordement, très peu de prise de profondeur, et peu de mouvement dans le dos de la défense ou dans les intervalles.
 Osvaldo ne semblant pas savoir faire un appel en oblique, et les latéraux préférant jouer la prudence, seul Borini proposait un petit peu de mouvement, alors que c’est justement les appels dans le dos de la ligne de 3 de l’Inter qui avait permis à Palerme de se montrer dangereux la semaine dernière.
Osvaldo, pourtant seul joueur libéré des contraintes défensives, s’est montré très peu à son avantage sur le plan offensif, relançant le débat sur la ligne d’attaque de la Louve. Des 4 attaquants, c’est pour le moment Borini qui s’est montré le plus en vue, alors qu’il devait être back-up au moment de son arrivée. Osvaldo et Bojan ont fortement déçu, et Borriello n’a eu que peu de temps pour se montrer. Le manque de qualité technique et de finition est inquiétant, la Roma n’ayant inscrit que 2 buts en 4 matchs, malgré une possession de balle souvent nettement supérieure à celle de ses adversaires. Qui plus est, aucun attaquant n’a pour le moent trouvé les filets, ce qui commence à devenir inquiétant.

Le positionnement défensif de la Roma


Le match en lui-même n’a montré que peu d’intérêt, l’Inter ne se montrant dangereux que sur contre ou sur coup de pied arrêté. Le coaching très frileux de Gasperini, qui a fini le match sans attaquant alors que Pazzo était encore sur son banc, n’a pas aidé, ni l’attentat de Lucio, qui en plus de blesser Stekelenburg et de priver la Roma de son premier relanceur, a contraint Luis Enrique à finir le match avec seulement 2 possibilités de changements. 
Pizarro étant court physiquement (et donc voué à sortir avant la fin du match), et Borini s’étant épuisé à la tache, Taddei a du finir le match alors que Zarate le faisait énormément souffrir.
D’autant plus préjudiciable que la Roma a terminé plus fatiguée que l’Inter, ce que j’ai du mal à comprendre. Certes, le jeu Romain demande plus de mouvement que le jeu Interiste, mais les Milanais avaient joué en milieu de semaine, alors que les Romains ont eu une pleine semaine pour se préparer.

Mais si, enfin, il joue la balle. Presque.

Ce changement m’amène à une autre interrogation, pourquoi était-ce Lobont sur le banc ? Luis Enrique procède également à une rotation des gardiens remplaçants ? Je pense qu’une hiérarchie claire sur ce poste serait tout de même plus rassurante, et permettrait d’avoir une idée claire de qui fait quoi.

Il serait bon aussi de faire débuter Lamela, avant que la situation offensive ne s’aggrave, et qu’une pression trop importante vienne le brider.

Pour la Roma, il faudra sérieusement travailler l’efficacité, sinon il sera difficile de vaincre les petites équipes, très regroupées devant leur but. Ce match reste une déception, parce que jouer un Inter aussi peu en forme et si peu confiant, cela aurait du permettre d’assurer une victoire, surtout vu la domination Romaine et la conservation du ballon. Certes, l’équipe n’est pas encore prête, mais il va falloir songer à prendre des points rapidement, pour ne pas le regretter par la suite.
Prochain rendez-vous, face à Sienne, à l’Olimpico Jeudi soir, une autre équipe très faible offensivement (0 buts inscrits)

Mes notes du match :
Stekelenburg n’a eu le temps de rien faire, sinon une sortie sur laquelle Lucio l’a atomisé. Lobont a été peu rassurant, avec un jeu aux pieds limité, mais il a résisté aux estocades Interistes. 5/10.
Perrotta a bien rempli son rôle défensif, bloquant parfaitement Obi. Reste que Sneijder a pu s’infiltrer sur son coté parfois, et qu’il a été inexistant offensivement. 5/10.
Taddei s’est battu, mais semblait complètement perdu. Mal placé, en retard, systématiquement battu dans les duels, il a fait briller Zarate quand il est entré. 3,5/10.
Dans l’axe, Kjaer a été solide, sauvant la Roma en fin de match. Sa relance a été précieuse, et on sent qu’il ca être le leader de notre défense. 7/10.
Burdisso, comme la semaine dernière, sobre, mais efficace. Il fait avec ses moyens, a su couvrir Taddei, et a réalisé quelques interventions décisives, notamment sur Milito. 6,5/10.
De Rossi a été parfait dans son rôle inédit, conjuguant présence en défense et qualité de la relance. Une sortie de bonne qualité, comme d’habitude. 6,5/10.
Pizarro a été très utile à la relance, déclenchant le pressing, orientant le jeu, et soulageant énormément Totti dans le travail de construction. 6,5/10. Il a été remplacé à l’heure de jeu par Gago, qui a perdu tous ses ballons. 3/10.
Pjanic m’a beaucoup déçu, étant assez peu influent, mais il faut dire que le coté gauche a été très peu utilisé par la Roma. J’attends mieux du jeune Bosnien, mais il faut aussi lui laisser le temps de s’intégrer dans ce nouveau système.  5/10.
Totti a été très gêné par Cambiasso et Zanetti, même si avec un attaquant plus mobile qu’Osvaldo, il aurait sans doute eu plus de solutions. Libéré des contraintes de construction par le retour de Pizzarro, il a plus pesé devant, mais a été assez peu dangereux. 6/10.
Borini a été actif devant, jouant bien dans le dos de Ranocchia, et très utile en défense, revenant couvrir très bas sur le coté droit quand Perrotta était en danger. Il s’est éteint vers la 55ème minute, mais est à créditer d’une bonne prestation avant son remplacement par Borriello en fin de match. 7/10.
Osvaldo a remplacé Bojan dans le rôle de l’attaquant inoffensif, perdant tous ses duels face à Lucio, étant toujours à contretemps, et se montrant incapable d’apporter le moindre danger. On attend beaucoup mieux de lui.  3/10

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