Ce Jeudi, la Roma recevait Sienne pour le compte de la 4ème
journée de Serie A. Après un départ poussif, un seul point et un seul but
marqué, la Roma se voyait offrir une belle occasion de lancer sa saison en
recevant une équipe qui n’a pas encore été capable d’inscrire le moindre but
cette année. L’an passé, il avait fallu attendre le 7ème match officiel
pour que la Louve remporte son premier succès, sera-ce plus rapide cette
année ?
Pour le match « central » de la série de 3
rencontres en 8 jours, Luis Enrique n’avait apporté que peu de modifications
dans son 11 de départ :
Angel retrouve sa place dans le couloir gauche, et Borriello
connaît sa première titularisation. A signaler qu’au départ du match, il occupe
le couloir gauche, tandis qu’Osvaldo se place sur le coté droit de l’attaque.
Ce nouveau changement dans la ligne d’attaque montre à quel point Luis Enrique
manque de repères à ce niveau : le duo d’attaquant n’a jamais été
reconduit d’un match sur l’autre cette saison.
Un problème d’autant plus important qu’aucun des attaquants
n’a pour l’instant trouvé le fond des filets.
Osvaldo :
L’exemple type de l’attaquant en manque de confiance
Recruté cet été en provenance de l’Espanyol de Barcelone,
Osvaldo était attendu comme le finisseur de cette équipe. En ce début de
saison, ses prestations sont plutôt décevantes.
Positionné sur le flanc gauche, il a du mal à s’adapter au
système de jeu. Trop loin du but (à mon gout), il se retrouve souvent dans des
positions qui ne sont pas les plus adaptées pour mettre en avant ses qualités.
Brouillon dans ses prises de balle, incapable de faire les appels de balle dans
de bonnes conditions, il se retrouve déjà sifflé par l’Olimpico. Seulement, il
est plus le syndrome du mal Romain que sa cause. Pour le moment, l’équipe a du
mal à enchainer dans les 30 derniers mètres, servant très souvent les
attaquants dans des conditions peu propices à créer le danger. Ils se
retrouvent donc dans des situations difficiles, expliquant le manque de
finition devant. Plus que le manque de qualité, c’est le manque d’opportunités
qui est à souligner sur ce plan.
Une première mi-temps
maitrisée
La première mi-temps a vu une domination stérile de la Roma,
qui a, à nouveau, gardé le ballon sans véritablement créer le danger. La raison
est simple : dans les 30 derniers mètres, aucune différence individuelle
n’est faite. Il n’ya pas pas le bon appel de balle, la bonne passe ou le bon
dribble qui déstabiliserait le bloc adverse. Dans ces conditions, dur de se
montrer dangereux autrement que sur des frappes de loin.
A la 25ème minute, le jeune Angel réussit son
premier dribble coté gauche, centre pour un Borriello qui devance son
adversaire à l’envie avant de centrer fort au second poteau ou Osvaldo conclut
le mouvement.
Seule étincelle dans une première mi-temps morne, on sent
que la Roma s’essouffle physiquement, comme Luis Enrique l’avait annoncé, et
comme il était logique de le prévoir.
Au niveau défensif, signalons que la ligne arrière a réussi
à provoquer de nombreux hors-jeu, chose assez inédite cette saison, preuve de
l’arrivée d’automatismes entre Kjaer et Burdisso. Un point de satisfaction
donc, mais une bien faible consolation face à une équipe dont les prestations
ne s’améliorent pas clairement.
Malgré un très net avantage dans la possession de balle, au final, Sienne aura autant frappé au But que la Roma.
A ne pas chercher la
profondeur, on joue dans le rond central
La seconde mi-temps repart sur les mêmes bases, une possession
Romaine (69% de possession au final, voir les stats ci-dessus), mais pas de danger. Pourtant, Sienne positionne son bloc beaucoup plus
haut, mais à aucun moment, la Roma n’a
cherché la profondeur. Certes, ce n’est pas dans les préceptes de Luis Enrique,
mais si Sienne remonte pour limiter les espaces et gêner la circulation
Romaine, il me semble que c’est en jouant dans leur dos qu’on les fera
redescendre. Evidemment, là aussi, le « format » des attaquants
alignés joue un rôle : comment prendre l’espace avec Osvaldo ou Borriello,
pas réputés pour leur vitesse ou leur sens du démarquage.
Après l’heure de jeu, la Roma baisse clairement le pied.
Signalons qu’à la mi-temps, Pizarro a laissé sa place à Gago. Un changement qui
aura son importance, puisqu’après l’entrée de Borini à la place de Borriello
(alors qu’Osvaldo enchainait les mauvais choix), et la blessure de Perrotta
forçant l’entrée de Cicinho, on se retrouve « obligés » de faire
finir le match à Totti, alors que l’on sait que le Capitaine ne peut pas
enchainer 2 fois 90 minutes en 3 jours. Résultat, il disparaît du jeu, et les
attaquants ne sont quasiment plus servis. Une gestion de l’effectif qui me
parait très surprenante, surtout qu’il paraissait évident qu’IL Capitano ne
pourrait pas finir le match.
Sienne se porte beaucoup plus vers l’avant, alors que la
Roma recule peu à peu, laissant Kjaer sauver l’équipe d’une manière peu
académique sur un centre au second poteau, situation sur laquelle je
reviendrais par la suite.
A force de pousser, Sienne se crée des occasions. La Roma
également, mais son manque de vitesse permet à Sienne de se replacer sans trop
de soucis. Les blancs et noir finissent par égaliser en fin de match, comme
d’habitude, suite à un festival dans l’axe, et une reprise dans le but vide.
Un but en fin de match qui confirme mes inquiétudes sur le
niveau physique de l’équipe, habituée à concéder des buts dans les dernières
minutes des matchs.
Ce but, que l’on sentait venir, montre que la Roma est
encore très fragile, mais surtout qu’il existe des schémas évidents pour
déstabiliser tout le bloc très facilement.
Se procurer une
occasion face à la Roma en deux leçons
Le système de Luis Enrique est
ambitieux et prometteur, mais il laisse des trous béants dans le secteur
défensif, trous qui se retrouvent très souvent exploités que ce soit en
contre-attaque, ou en attaque placée, dès qu’un joueur Romain est en retard sur
son replacement défensif.
Le centre au second
poteau coté gauche:
Sur chaque attaque sur le coté
droit de la Roma, les équipes adverses ont tout intérêt à chercher le second
poteau, Angel étant systématiquement trop écarté sur son replacement défensif.
Ce schéma a été utilisé polusieurs fois ce soir par Sienne, et si Kjaer, De
Rossi et Burdisso n’avait pas gagnés plus de duels aériens, la Roma aurait sans
nul doute encaissé plus de but.
![]() |
Placement moyen de la Roma sur les attaques coté droit |
Pour la Roma, le meilleur moyen d’éviter ces situations est de faire jouer le gardien légèrement plus haut, facilitant les interceptions des centres, et bien sur en travaillant le replacement du jeune latéral Espagnol, par ailleurs très bon.
Le jeu entre l’arrière central et
le latéral
Trou évident dans ce système à 3
centraux, l’espace entre les latéraux et les centraux sont le principal point
faible du bloc Romain, surtout sur les contre-attaques rapides. Ce danger est
plus dur à éviter, puisque la philosophie de Luis Enrique impose aux latéraux
d’amener le danger devant.
Reste qu’un replacement des
latéraux en couverture du central qui couvre le départ de l’attaquant est
indispensable pour limiter au maximum les possibilités de transmission du
ballon par la suite.
Les notes du match :
Lobont, titularisé en l’absence de Stekelenburg, a fait ce qu’il a
pu, mais a été très long à se relever sur le but encaissé. 5,5/10.
Perrotta a fait son travail, sans fioritures, mais apporte encore
peu offensivement. Un match sans relief. 5,5/10.
Remplacé par Cicinho, assez peu à
son aise. 5,5/10.
Kjaer a sauvé la Roma a plusieurs reprises, et a été primordial
plusieurs fois, tant par son placement que par ses interventions à point nommé.
7/10.
Burdisso, lui, continue sur sa lancée de matchs sérieux, sans
exceller, mais sans jamais être dépassé. 6/10.
Angel reste une grande satisfaction de ce début de saison. Certes,
il a des lacunes défensives, mais il se bat, et est très important dans le
système de jeu, au niveau de la construction comme au niveau des offensives
Romaines. 7/10.
De Rossi a semblé plus emprunté, et a été moins visible à la
construction. Reste qu’il a encore livré une prestation sérieuse. 6/10.
Au milieu, on a cru pendant les
premières minutes que Pjanic allait
enfin lancer sa saison. Sauf qu’il a peu à peu disparu, ne se montrant que par
éclairs, notamment en fin de match. 6/10.
Pizarro a été plus discret qu’à San Siro, mais de là à sortir dès
la mi-temps ? Probablement pas. 5,5/10.
Remplacé par Gago, qui a eu bien
plus de temps pour se montrer, et il est clair que l’Argentin a encore de beaux
restes. 6/10.
Totti a été excellent durant une heure, avant de disparaître
totalement, comme prévu. 6,5/10.
Devant, Osvaldo a enchainé les mauvais choix, entre contrôles manqués,
appels à contre-temps et fautes bêtes, son but lui permet de sauver les
apparences. Pas plus. 5/10.
Borriello a fait du Borriello. Combattif, motivé et
disponible, il amène le premier but, et a provoqué quelques belles situations
pour la Roma. 6,5/10. Remplacé par Borini, qui a apporté son énergie, mais
a été très brouillon. 5,5/10.
Luis Enrique a eu
des choix surprenants ce soir, notamment le match complet de Totti ou la sortie
très rapide de Pizarro. La nouvelle titularisation d’Osvaldo me laisse aussi
perplexe, mais probablement que Bojan n’est pas au sommet de sa confiance. Dur
de faire porter le chapeau au coach Catalan. 6/10.
Il va cependant falloir procéder à des changements pour le déplacement à Parme, Totti ne pourra pas être aligné tant il sera juste physiquement, tandis que Perrotta, sorti blessé, devra laisser sa place, très probablement à Cicinho.
Au milieu, Gago devrait à mon sens connaître sa première
titularisation mais à la place de qui ? Il remplace systématiquement
Pizarro, mais il faudra faire souffler Pjanic à un moment ou à un autre. Peut
être une possibilité de voir Lamela pour la première fois ?
On espère que cela se passera mieux, surtout que Parme est
en difficulté, mais le mot clé en cette début de saison est clair :
patience.
Je vous donne rendez-vous Samedi pour l’avant-match face à
Parme, confrontation qui aura lieu Dimanche.
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