lundi 12 septembre 2011

AS Roma 1-2 Cagliari : Le débrief

Revenons sur ce match de la seconde journée de Serie A, première occasion de voir les choix de Luis Enrique, et leurs effets. Avant tout, voici la composition.

 Bien loin de ce qui avait été annoncé (notamment dans mon précédent article), on peut remarques les absences pour le moins surprenantes de Cassetti à droite, et de Kjaer, même pas inclu dans le groupe.

LE a préféré aligner une défense 100% Argentine, associant Heinze à Burdisso dans l'axe.
Sur les cotés, Angel, comme prévu, mais surtout Rosi, pourtant réputé pour son niveau jugé trop faible.
Luis Enrique reste fidèle à sa réputation de lancer les jeunes. Pour moi, mettre Rosi est inconcevable, la seule explication que je peux imaginer est que Cassetti est cramé, et que Luis Enrique compte sur Burdisso à droite lorsque sa charnière centrale sera de retour.



Au milieu, Pjanic connait sa première titularisation, mais pas Gago. Un choix raisonnable, quand on connait la tendance à la blessure de l'Argentin, autant attendre qu'il soit bien prêt pour le lancer, surtout que Perrotta est loin d'être cramé.




Devant, Osvaldo a occuppé le côté gauche de l'attaque, remplaçant exactement Vucinic, Totti remplit son rôle d'attaquant libre, à l'Italienne, et Bojan devait occupper le flanc droit, avant finalement de décider d'être invisible.


Sur le banc, outre Kjaer, on note les absences de Lamela, pourtant annoncé prêt, de Pizarro, Greco, Juan et Cicinho, blessés, mais également de Okaka, qui fait les frais de l'arrivée de Borini.






Coté Cagliari, une composition avec une surprise (à mon sens), la non titularisation de El Kabir.
Sinon, du solide, avec Cossu, Nene, et surtout Conti, fils de Bruno, connu pour marquer très souvent face à la Louve.


Revenons sur le dispositif Romain.
Dès les premières minutes de jeu, les consignes sont claires: Relancer court.
Tous les ballons de Stekelenburg sont relancés en direction d'un de ses défenseurs centraux, à l'image de ce que font le Barça et le Real.
La Roma se positionne alors en 2-1-4-3, laissant Heinze et Burdisso relancer, en général sur De Rossi, qui lui oriente le jeu plus avant.


La relance Romaine
C'est deja un changement par rapport au passé, on construit dès le départ, ou en tout cas on essaie. Car le premier quart d'heure fut très laborieux, et Cagliari, intelligemment, commença a metre un marquage individuel sur les défenseurs centraux pour empêcher la relance, obligeant De Rossi à revenir très bas chercher la balle.
Et si De Rossi récupère le ballon bas, tout le bloc redescend pour qu'il puisse relancer, ce qui va à l'encontre des plans de jeu de Luis Enrique.
Probablement une phase de jeu à travailler encore plus pour l'optimiser, mais cela promet deja, surtout lorsque des défenseurs plus habiles balle au pied que Burdisso et Heinze se chargeront de la première relance.

Devant, tout le mouvement a été créé par Totti, peu aidé il est vrai par Bojan, et n'ayant donc souvent que le seul Osvaldo comme solution de jeu.
Totti, le plus en pointe en phase défensive, revient chercher le ballon entre les lignes (voir ci-dessous), se libérant du marquage et pouvant ainsi orienter le jeu.


On retrouve donc un Francesco Totti au coeur du jeu, comme on l'aime, et libéré de la plupart des efforts défensifs, comme lui l'aime.
On sent tout l'importance qu'il a dans le jeu Romain, à la fois organisateur et finisseur dans ce système.
La première mi-temps fut cependant difficile pour lui, puisque le bloc Romain, trop bas, ne lui offrait que très peu de solutions de jeu.

Ici, seul Osvaldo proposera une solution à Totti, trop peu pour mettre à mal la défense de Cagliari


Le problème donc, en ce début de match: le bloc trop bas, et le manque de solution devant. Le match de Bojan étant indigne d'un professionnel (pas d'appel, pas de mouvement, pas de poids, pas de pressing, rien...), Totti et Osvaldo se retrouvent souvent trop esseulés, seul le jeune Angel venant leur preter main forte de temps à autre.

Forcément, face à une équipe regroupée, ce n'est pas à 2 qu'ils allaient réussir à déséquilibrer les adversaires.
Il a fallu attendre la 35ème minute pour voir la première véritable occasion Romaine, sur une attaque placée, à la suite d'un débordement de Rosi et un accompagnement de Pjanic, assez discret offensivement jusque là.
Plus nombreux sur le coup, les Romains ont réussi à déstabiliser la défense adverse sur un centre en retrait intelligent de leur latéral droit.

Une passe en retrait de Rosi pour Pjanic, et la Roma se montre enfin dangereuse

La veritable équipe dangereuse (mais pas trop quand même) en première mi-temps, c'est Cagliari, qui joue dans le dos des latéraux, notamment celui d'Angel (Rosi se montrant beaucoup plus prudent offensivement), et profite des espaces laissés.

Angel possédé par Taye Taïwo?


Mais attention, le jeune Espagnol n'est pas le seul à blamer. En effet, il se porte vers l'avant à cause de la timidité de ses milieux, mais se retrouve souvent sans soutien, ni personne qui vient le couvrir. 
Dans un système en trident au milieu, si un latéral monte et que personne ne le couvre, ça offre forcément un boulevard à l'équipe adverse.
Un autre point de travail pour Luis Enrique!


Un ballon en profondeur dans le dos d'Heinze, Angel, pas replacé, tout de suite, danger!
La mi-temps arrive, et on revient avec une équipe Romaine beaucoup plus dans son match, beaucoup plus haute, et qui conserve mieux le ballon.
Bojan étant sorti, remplacé par Borriello, on sent deja une différence de poids dans l'offensive Romaine.
Le jeu se fluidifie, et le rythme s'élève pendant que les touches de balle des joueurs diminuent.
Le bloc Romain joue haut, et les joueurs sont plus présents dans la zone de finition adverse.



Seulement voila, comme Luis Enrique l'avait fait remarqué dans la semaine, la Roma s'approche du but adverse, mais ne finit pas ses actions. Toujours en attente de la dernière passe, du dernier bon appel, la louve reste stérile et inquiète peu Cagliari, qui, sur une touche toute bête, profite des largesses de Perrotta, et du cadeau d'Angel pour ouvrir le score par Conti, comme d'habitude.

Angel, qur l'action suivante, réalise un geste plus que stupide dans la surface adverse, et se fait exclure, rendant la tache encore plus difficile aux Romains.
Mais même à 10, le ballon restera en leur possession, le bloc restant haut, organisé en trois lignes de 3 (Perrotta/Burdisso/Heinze derrière, De Rossi/Gago/Pjanic au milieu, Totti/Borriello/Osvaldo devant).

Finalement, après que la Roma se soit éteinte, sur un contre, Cagliari double la mise, avant que De Rossi ne réduise la marque sur un coup franc de Totti, à noter que les coups de pieds arrétés auront été les seules occasions franches de la Roma en seconde période.




Ce qu'il faut retenir de ce match:
Tout d'abord, que l'équipe n'est pas prête physiquement. Une évidence qu'il faut rappeller, le temps de mise en marche étant vraiment trop important encore (toute la première mi-temps...).
Seulement, à laisser les points (et les coupes Européénnes...) filer, on se retrouve souvent sans rien à la fin de la saison. Et ce n'est pas un hypothétique "beau jeu" qui sauvera Luis Enrique.

Ensuite, ne pas oublier que l'effectif n'est pas au complet, derrière surtout (Kjaer, Juan), et que le recrutement tardif n'aidera pas à une équipe vite compétitive.

Des raisons d'y croire, cependant, le duo Borriello-Osvaldo semblant se trouver mieux, Totti qui semble concerné malgré les histoires, et un Gaby Heinze toujours aussi précieux sur coup de pied arrété (d'ailleurs, il offre un but à Borini juste après l'entrée en jeu de ce dernier, malheureusement hors-jeu).
On a vu les prémisses de ce que pourrait devenir la Roma de Luis Enrique, mais cela demandera beaucoup de travail, et du temps.

Est-ce que l'Espagnol se verra offrir ce luxe quand la Lazio, Naple et Palerme seront devant nous, que la Juve et les 2 milans se battront pour le titre? Pas sur.

Des questions se posent également:
Rosi titulaire, est-ce que Luis Enrique compte sur Cassetti sur le coté, ou le juge-t-il cramé? Le problème c'est que les alternatives sont rares, parce qu'à part Rosi, il n'y aurait que Burdisso à ce poste, et éventuellement Négo.
La encore, ce choix risque d'être crucial, quand on connait l'importance des latéraux dans ce système de jeu.
J'attends de voir, mais je reste perplexe. Et je comprends mieux la volonté de faire venir Bacary Sagna cet été.

Pourra-t-on régler les montées d'Angel? Latéral à la Brésilienne, le jeune Espagnol est avant tout un contre-attaquant de premier ordre. Pour compenser cela, il faudra mettre en place une couverture plus poussée que Dimanche, ou opter pour le choix Heinze.
Seulement, se priver de l'Espagnol me parait difficile, il a été l'un des meilleurs hier, ne ratant au final, qu'une relance de la tête avant de faire une bêtise par frustration.

Quel avenir pour Bojan? Oui, je sais, il n'y a eu qu'un seul match, mais la différence avec Borriello était flagrante, et même le jeune Borini a montré bien plus d'allant. Espérons que c'est un soucis physique, et qu'il n'est pas -deja- cramé!
En attendant, la complicité Osvaldo / Borriello me semble prometteuse, mais Luis Enrique mettra-t-il sa recrue phare sur le banc? 

Ou insérer Lamela? Présenté comme un nouveau génie Argentin, il joue habituellement coté gauche, ou se trouvait Dimanche Osvaldo. Il devrait pouvoir jouer au milieu, mais étant très offensif (et plus sur la gauche donc), il me semble peu complémentaire avec Angel.
A moins que Luis Enrique ne change de système, ou que Lamela soit capable d'évoluer latéral droit (joke inside), je ne vois pas ou le positionner pour le moment. 
Sauf si l'on recentre Osvaldo, qu'on laisse le coté à Lamela et que l'on parte sur un trio offensif complété par Totti.

Mes notes du match:

Stekelenburg a bien fait ce qu'il avait à faire, lobé sur une frappe en première mi-temps, il ne peut rien sur les buts encaissés. 6/10
Rosi, timide devant, dépassé derrière, imprécis dans ses passes, il a fait du Rosi. 4/10
Burdisso a été sobre. Pas de tacle de folie, pas de découpage d'adversaire, il a su rester sobre, et tant mieux. 6/10
Heinze, toujours le même. HabIle pour mettre des coups en douce quand l'arbitre ne regarde pas, c'est le joueur que les adversaires détestent. Et nous on l'adore, surtout vu son importance sur les coups de pieds arrétés, et son abnégation! 6,5/10
Angel laissera un sentiment mitigé. Très à son aise offensivement, il est souvent mal placé défensivement et est à l'origine du but concédé. Exclu bêtement, il paie ces faits de match dans sa note. 4,5/10
Au milieu, De Rossi a rempli parfaitement son rôle. Présent à la récupération et à la relance, il a su faire briller les autres dans un rôle un peu différent de celui qu'il occuppait sou Montella. 6,5/10
Perrotta, peu à son aise offensivement, pas assez agressif défensivement (notamment sur le centre qui amène le premier but), on l'a connu meilleur. Il a fini le match latéral, ou il a rempli son rôle avec application. 5/10
Pjanic m'a semblé assez perdu. Des difficultés pour se placer, peu voire pas de couverture (mais était-ce à lui de le faire?), le Bosnien apportera sans nul doute sa touche technique plus clairement quand il sera bien intégré. 5/10
Totti a clairement été au dessus, amenant les situations dangereuses, éclairant le jeu et à l'origine du but suite à son coup-franc en fin de match. 7/10
Bojan a été très loin de ce qu'on attend de lui. 3/10
Borriello, qui l'a remplacé, s'est montré plus combattif, et a su combiner plus franchement avec ses coéquipiers. 5,5/10
Osvaldo, un peu brouillon, s'est battu a fait des appels, mais manque encore de fraicheur et d'automatismes. On entrevoit cependant un bon joueur. 6/10


Je ne note pas Gago et Borini, rentrés pour compenser le changement de système suite à l'exclusion.




Prochain rendez-vous, la semaine prochaine, à San Siro, face à l'Inter. Défaite interdite pour les deux équipes!
Luis Enrique pourra alors compter sur Kjaer,Lamela,  Pizarro et Juan. On pourrait donc voir un visage différent pour la Louve.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire