De plus en plus contesté, d'une part par les médias qui adoraient remettre tous ses choix en question, et d'autre part par les Ultras du club, dont la contestation montait depuis quelques semaines.
Je ne cacherais pas que son départ me satisfait, ayant eu beaucoup de mal à suivre sa logique, aussi bien tactique qu'humaine, et, plus important, ne voyant aucune amélioration dans les faiblesses qui caractérisent la Louve depuis le début de la saison.
Sa vision romantique du jeu et les déséquilibres du recrutement ont fragilisé un effectif bancal, limité en nombre comme en qualité.
Les faiblesses défensives criantes, accentuées par la blessure de Burdisso en début de saison, n'ont jamais été résolues. Que ce soit sur le plan individuel, ou Heinze, Kjaer et Juan ont tous connu leur lot d'erreurs, ou sur le plan collectif, ou les montées des latéraux non couvertes par leurs coéquipiers créaient des espaces béants dans la défense Romaine.
Autre point noir, la discipline. Le nombre de cartons rouge cette saison est incompréhensible, et montre aussi une certaine nervosité. Le summum du ridicule étant la défaite à Florence, ou la Roma avait fini à 8...
Dans une saison ou la Roma n'a jamais su passer la première étape de sa reconstruction, la plus grosse déception restera la victoire à Naples.
On y a alors vu les prémices de ce qu'aurait pu être le système Enrique. Seulement, voila, un match sur une saison, c'est loin d'être suffisant, surtout lorsque vous perdez les deux derbys face à un voisin qui vous dépasse au classement.
Certes, ce n'est pas facile de lancer la reconstruction, mais Luis Enrique n'a pas forcément été l'homme de la situation. Souvent entêté dans ses choix, souhaitant assez clairement se passer de Totti ("Nous devons apprendre à jouer sans lui", avait-il déclaré le mois dernier).
Seulement, à chaque fois qu'il a sorti Totti ou De Rossi (puni pour son fameux retard de 5 minutes), il a perdu, les jeunes recrues n'ayant pas encore les épaules pour porter l'équipe à eux seuls.
Et c'est là un autre reproche que j'ai à lui faire.
Plutôt que de vouloir opposer les anciens et les nouveaux, il aurait du s'appuyer sur ses cadres pour intégrer peu à peu les plus jeunes. Le traitement du cas Borriello, notamment, est pour moi symptomatique. Jamais aligné, il se morfondait sur le banc, alors qu'il pouvait clairement rendre des services, comme il l'a montré en cette fin de saison avec la Juve.
Son optique de n'aligner qu'un "grand bon de la tête" (Osvaldo) avec un "petit rapide" (Lamela/Bojan/Borini) ressemble beaucoup plus à un choix de jeu vidéo qu'à une vraie décision tactique.
Cependant, Luis Enrique n'avait pas tout faux, il a aussi subi les aléas sdu quotidien d'un club de football. Outre la blessure de Burdisso, celle de Stekelenburg face à l'Inter, et l'adaptation compliquée de José Angel à un championnat autrement plus tactique par exemple, ne l'ont pas aidé à s'installer. L'absence d'un arrière droit de métier dans l'effectif non plus.
Reste que son bilan ne parle pas pour lui, puisqu'il a été sorti par Bratislava en tour préliminaire de l'Europa League, et qu'il ne qualifiera pas l'équipe pour l'Europe la saison prochaine.
Pire encore, il a souffert de la comparaison avec son prédécesseur, Montella, qui a obtenu des résultats équivalents avec...Catane. De quoi décevoir des supporters déjà sceptiques lors de la nomination du coach Hispanique.
Et maintenant?
La rumeur veut que l'Aéroplanino revienne coacher la Louve la saison prochaine. Malgré l'affection que j'ai pour lui, ce choix voudrait simplement dire que l'on tire un trait complet sur tout ce qui a été mis en place cette saison.
Plutôt que de continuer sur la lancée d'un entraîneur qui aime que son équipe développe du jeu (avec André Vilas-Boas par exemple), on repartirait sur un projet presque opposé, qui nécessiterait des profils de joueurs complètement différents.
Des joueurs comme José Angel, Gago, Bojan ou même Pjanic ne seraient pas forcément les plus indiqués pour jouer sous Montella.
De plus, tous les préceptes de jeu seraient à oublier, à effacer, rendant tout le travail de Luis Enrique inutile, ce qui signifierait qu'au final, nous aurions juste perdu un an dans notre reconstruction.
Affaire à suivre donc, même si l'annonce de l'arrivée de Montella pourrait avoir lieu dès ce Lundi.
Au niveau de l'effectif
Cette semaine, deux arrivées semblent se profiler. D'une part, le latéral droit de l'Ajax Van der Wiel, qui comblerait le trou béant de la Roma à ce poste, et le défenseur central Boulahrouz, en fin de contrat, qui arriverait probablement pour remplacer Heinze ou Juan, tous deux sur le départ.
Point commun entre ces deux joueurs: leur nationalité néerlandaise. Alors que Stekelenburg a souvent semblé avoir du mal à communiquer avec sa ligne arrière, des relais parlant la même langue devraient faciliter les échanges, et donc l'intégration et les automatismes entre les joueurs.
Reste qu'un grand chassé-croisé des joueurs devrait encore avoir lieu cet été, puisqu'on parle des départs de José Angel (Barça), Juan (Brésil), Heinze, Cassetti (retraite), Cicinho (pièces détachées), Gago (option non levée?), Simplicio, Taddeï...
Pour les arrivées, mis à part Van Der Wiel et Boulahrouz, difficile de faire venir des joueurs tant que le nouveau projet n'est pas défini.
Une chose est sure: Peu importe qui sera le nouveau coach, avec un groupe renouvelé dans ces proportions, il sera difficile, voire impossible, d'obtenir une cohésion d'équipe rapide.
D'autant plus que l'absence de challenge Européen pourrait écarter Rome du choix des bons joueurs sur le marché....
C'est donc une nouvelle saison délicate qui s'annonce pour la Louve, reste à voir si un bon recrutement couplé à un nouveau management suffira à redresser la barre.
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