lundi 3 juin 2013

Rebâtir Rome en un jour?

A Rome, plus qu'ailleurs, l'histoire se rappelle à nous quotidiennement. Les plus sages savent y accorder de l'attention, les plus téméraires, eux, préfèrent foncer tête baissée sur le chemin qu'ils jugent bon de prendre.


Et c'est cette témérité, justement, qui a fait perdre deux saisons aux nouveaux propriétaires de l'AS Roma : alors qu'un jeune coach prometteur, Montella, issu du club, était à la tête de l'équipe, ils ont opté pour tout reconstruire, en faisant table rase des reliquats du passé.



Bien mal leur en a pris, car, deux ans après, malgré trois coachs différents, rien n'a fonctionné. Les échecs se sont accumulés, terminant en apothéose avec une humiliation historique en finale de coupe d'Italie, face au grand rival, la Lazio de Rome.

Et alors que les grandes manœuvres du mercato approchent à grand pas, tout est à reconstruire du coté de la Roma.

Un directeur sportif contesté et sur la sellette

Walter Sabatini, le directeur sportif du club, réputé suite à ses succès à Palerme notamment, est de plus en plus contesté. Malgré un renouvellement de son contrat jusque Juin 2014 il y a quelques semaines, sa gestion du cas Allegri pourrait le pousser vers la sortie.

Son recrutement, très sud-américain, souvent fantaisiste et loin d'être en adéquation avec les besoins du club, ne jouera pas non plus en sa faveur.
Certes, il y a Marquinhos pour redorer son blason, mais les Kjaer, José Angel, Piris, Marquinho, Dodo ou encore Goicoechea laissent penser à un coup de chance après une multitude d'erreurs.



Ce qui inquiète, surtout, c'est que le même schéma de recrutement semble se répéter, les principales rumeurs d'arrivée de joueurs provenant du Brésil.

Son Manager général, Franco Baldini, pourrait lui aussi être remercié si le feuilleton du nouvel entraîneur n'est pas rapidement réglé.

Ce sera Allegri!

Alors que le destin d'Andreazzoli est connu de tous depuis un moment, la Roma avait un nom en tête : celui de Massimiliano Allegri, entraîneur du Milan. 
En difficulté dans le club Lombard, annoncé partant certain, une réunion de dernière minute avec Berlusconi et les efforts de Galliani lui ont permis de garder son poste.

Seulement, le management Romain n'avait avancé que sur ce dossier. Lorsqu'à l'issue de la réunion de la dernière chance, Allegri a été confirmé à Milan, ça a été la catastrophe dans la Capitale Italienne.

Le Président du club a donné un ultimatum de 24 heures à Sabatini et Baldini pour trouver un coach, ce qui est inquiétant car l'on pourrait voir débarquer le premier qui acceptera le poste, plutôt que de chercher le plus en adéquation avec le projet. 



Vive la France!

Pour la succession d'Andreazzoli, deux noms reviennent principalement : Laurent Blanc, déjà approché lors du départ de Zeman, et qui viendrait accompagné de Vincent Candela, figure historique du club.
Il est le grand favori pour le poste, surtout maintenant que la Roma est dans l'urgence, elle pourrait céder à ses exigences financières, exorbitantes, et qui étaient la principale raison de sa non-venue l'hiver dernier.

Le second sur la liste est Rudi Garcia, qui négocie actuellement son départ du LOSC. Seulement, on connait son attrait pour la Liga, et il semble juste être un contre-feu pour éviter que Laurent Blanc ne soit en position très favorable lors des négociations pour son contrat et ses prérogatives.

En tout cas, si l'ultimatum du Président Pallotta est respecté, la Roma devrait avoir un nouvel entraîneur très rapidement, après des semaines de léthargie et d'attente.



Quid de l'effectif?

Au rayon des départs, les noms sont connus. Stekelenburg devrait enfin prendre la direction de Fulham après son faux-départ rocambolesque de Janvier dernier,  Goicochea et Piris, prêtés, ne devraient pas être conservés, tandis que Burdisso et son gros salaire devrait être gentiment mis dehors. Osvaldo devrait aller faire ses frasques ailleurs, et même Bradley pourrait être sacrifié.
D'autres historiques, Perrotta et Taddei, ne seront pas conservés, et De Rossi semble bien sur la route de Chelsea, après 5 ans de faux départs un peu partout en Europe. Totti, lui, a prolongé son contrat en baissant son salaire, formidable coup marketing de la direction, censé calmer les ardeurs de fans de plus en plus impatients.

Marquinhos, lui, ne devrait pas bouger, sauf si la direction cherche à provoquer une révolte des fans. Benatia devrait débarquer rapidement, mais là aussi la question se pose : que faire d'un troisième défenseur central trop bon pour être sur le banc?
Au niveau des latéraux, le jeune Belge de l'Ajax d'Amsterdam, Toby Alderweireld a été approché.

Un gardien devrait arriver, mais la version Brésilienne d'Ochoa, Rafael, annoncé pour le moment, ne rassure pas les foules. 
D'autres Brésiliens plus ou moins connus sont annoncés, Bernard et  Fernando notamment.

Devant, c'est le calme plat. Seul le nom de Matri a été évoqué pour épauler Destro. Bien faible pour une équipe qui, historiquement, ne brille qu'avec un buteur de classe mondiale.

Pour résumer, les contours de la Roma version 2013-2014 sont encore bien flous, et il faudra travailler dur cet été du coté de Trigoria pour compenser cette mise en route très tardive.





lundi 27 mai 2013

Un jour sans fin

Depuis le rachat de la Roma par James Pallotta, le club de la capitale Italienne s'est remis à rêver. Nouveaux sponsors clinquants, promesse d'un nouveau stade, et, surtout, nouveau projet de jeu. La Roma devait retrouver sa superbe, et devenir le Barcelone Italien. L'idée était simple: copier le modèle Catalan, en oubliant qu'il ne suffisait pas de transposer une idée travaillée depuis des années pour que cela réussisse, et gagner des titres pour ravir les Tifosi. Seulement, nous sommes deux ans après le début du projet, et, au club, rien ne semble avoir véritablement commencé.

Des choix désastreux

 En Juin 2011, la Roma, pour construire son nouveau projet, nomme un nouveau directeur sportif, en la personne de Walter Sabatini. Arrivé en grandes pompes après son expérience à Palerme, on attend beaucoup de lui. Il doit donner les directives techniques au club, choisissant quels contours offrir au club Romain. Seulement, quand on regarde le modèle Palermitain, ou l'idée est de recruter à bas prix pour revendre cher, en espérant jouer le milieu de tableau, cela ne correspond pas du tout à ce qui est attendu à Rome.

Comment, dans ce cas, justifier du choix de Sabatini comme directeur sportif? Comment justifier, après un an et demi d'échecs en terme de recrutement, sa prolongation de contrat, obtenue en Mai dernier? Sabatini est une énigme. Ses recrutements sont plus que douteux, ses choix approximatifs, et sa passion pour l'Amérique du sud laisse songeur.

 Son supérieur, Franco Baldini, est un autre mystère. Quel rôle joue-t-il exactement? Est-il impliqué dans le recrutement? Dans le choix des hommes? En tout cas, c'est à lui qu'on devra la saison prochaine un maillot sans manufacturier, ce qui montre tout le professionnalisme dont il a fait preuve dans ses négociations pour rompre le contrat avec Kappa, affaire qui aboutit à un procès ou la marque réclame 60M€ au club. De quoi remettre dans le rouge des finances tout juste remises à flots. Toujours est-il que ce duo, qui parait intouchable, est la cause principale des errements de ces deuxdernières saisons


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  Une succession de décisions catastrophiques

 Avant le rachat du club, la Roma était dirigée par Montella. Légende du club, et entraîneur prometteur, il semblait parfaitement convenir aux ambitions de reconstruction. Mais la volonté de copier le Barça était telle, que les dirigeants ont préféré faire place nette pour ériger Luis Enrique, coach improbable, au management catastrophique, aux capacités d'adaptation proches du néant, et qui n'avait comme seule carte de visite que le fait d'être sur le banc quand la réserve du Barca jouait, en homme fort du club.

 Il n'a pas fallu un mois pour que tout explose. Élimination piteuse en Europa League, ou le coach Espagnol, soucieux de prouver son autorité, remplacera Totti par Okaka alors que la Roma devait marquer, conflit ouvert avec son capitaine, choix tactiques désastreux.... En 4 semaines, on savait déjà qu'il y avait un soucis, ne serait-ce que dans la cohérence de l'Ibérique. Comment jouer avec un bloc très haut lorsque l'on recrute un joueur comme Kjaer en défense centrale? Danois physique, aux pieds carrés et à la vitesse d'un Massey-Ferguson en montée, il a rapidement été la tête de Turc du club. Et cela a permis à quelques autres de passer inaperçus.

Stekelenburg, incapable d'arrêter une frappe croisée, José Angel, qui n'avait de défenseur que le nom, Gago, le nouveau Redondo d'il y a 20 ans, plus fragile qu'un œuf, ou encore Borini, et surtout Bojan, l'Espagnol tellement précoce, qu'à 22 ans il a quasiment déjà pris sa retraite du haut niveau. Et tous ces joueurs sont venus en remplacement de Mexes et Pizarro, partis gratuitement faire les beaux jours de vrais clubs bien mieux gérés, Menez et surtout Vucinic, vendu à la Juve pour la moitié de sa valeur. Que la situation dégénère était plus que prévisible. Que cela n’entraîne que le départ de Luis Enrique pour le recrutement d'un coach encore plus dépassé tactiquement l'était moins.

 A l'issue de cette première saison, si le Président Pallotta comprenait quelque chose au football, il aurait révoqué son équipe dirigeante, et se serait appuyé sur les anciens du club pour construire un vrai projet, en restructurant tout le club, pas juste en essayant d'acheter une multitude de joueurs en espérant que les rares réussites masquent les nombreux échecs.


   


Une seconde saison encore plus risible


Avant de parler du choix de l’entraîneur, regardons à nouveau les choix de joueurs. Départs de Juan, Simplicio, et Heinze, trois des seuls vrais guerriers du groupe, et arrivées en masse de Brésiliens aux talents incertains. Certes, Marquinhos a été une extraordinaire trouvaille.
Mais comment expliquer Dodo, Piris, Tachtsidis, ou même Torosidis?
Comment, après l’échec Borini, peut-on à nouveau parier sur Destro, au profil assez semblable, plutôt que de prendre un vrai avant-centre de renom?

 La Roma débutait donc cette saison avec un effectif à nouveau modifié en profondeur, un autre système de jeu, et un coach rigide au possible. Certes, Zeman a des qualités, notamment dans la préparation physique, mais le nombre de soucis qu'il a rencontré avec ses joueurs indique qu'au niveau de la motivation et de l'encadrement des joueurs, il y a un soucis. Seulement, est-on vraiment sur que ce soit bien de sa responsabilité? Comment la direction a pu laisser Osvaldo enchaîner les incartades sans être sanctionné? Comment Marquinho a pu reporter le maillot de la Roma après avoir craché sur son coach? Comment Pjanic a pu insulter son coach après avoir marqué un but sans que personne ne dise rien? Il semble que la question est surtout, qui aurait bien pu sanctionner les joueurs? Installés dans un confort agréable, sans direction, ils sont les véritables maîtres à bord.

 Quand certains en profitent pour se transcender, d'autres préfèrent partir en voyage à Londres les jours de match quand ils sont suspendus. Et personne ne dit rien. Peut être n'y a-il pas de moyens de communication Boston, lieu de résidence du président du club.


   
   

L'arrivée de l'épouvantail


 Après une bonne série en fin d'année, marquée notamment par une rouste infligée au Milan, Zeman aura du mal à revigorer ses troupes en 2013. Résultat, le coach Tchèque, de toute façon plus préoccupé par le nombre de titres de la Juve que par la gestion de son groupe, se retrouvera limogé, et remplacé par Andreazzoli.

 Vendu comme un messie aux supporters grâce à son passé d'assistant de Spaletti, on a vite compris pourquoi l'ancien coach Romain ne l'avait pas emmené dans ses valises lors de son départ en Russie. Incapable de coacher en cours de match, alignant des joueurs à des postes improbables (Lamela latéral droit...), il n'aura été qu'un outil pour tenter de calmer la fronde populaire, masquant l'absence de cohérence dans les résultats par une qualification en finale de Coupe d'Italie.

 Seulement, cette finale était à double tranchant. Les deux équipes devant absolument gagner pour sauver leur saison et disputer une compétition Européenne, l'enjeu était de taille. Avec une prestation proche du néant dans le jeu, ou seuls Marquinhos, Bradley et Totti ont réussi à surnager, et ou le couloir gauche a été mis au supplice par une doublette Konko-Candreva n'ayant pourtant rien d'exceptionnelle, la défaite de la Louve marque le point d'orgue de deux ans de gestion ridicules.


   


Et maintenant?

Le choix est simple. Soit on s'appuie sur l'ossature de joueurs de bons niveaux, à savoir Marquinhos, Castan, Bradley, Pjanic et Totti, soit on continue dans le n'importe quoi. Le club n'a pas de gardien, pas de latéraux, pas de vrai dispositif de jeu, pas de buteur régulier et fiable, bref, il y a beaucoup de manques. Là ou l'on pensait que certains jeunes allaient s'épanouir, on se rend compte que l'absence de vrais joueurs de caractère capables d'emmener un groupe vers le haut est insurmontable, et que le principe d'acheter des jeunes sud-Américains pour tenter de les revendre par la suite a des limites criantes, surtout lorsque l'on se trompe 4 fois sur 5.

 Il faut que le club se réveille, que le Président préside, et s'appuie sur des vraies connaisseurs du club, si spécifique, avec son ambiance si particulière. Il ne faut pas tenter de transposer un quelconque modèle, non, il faut créer le notre, avec notre identité, celle qui a fait les succès de la Roma, celle qui a permis les titres aux débuts des années 2000. Autrement, autant laisser partir Totti, Marquinhos, et les autres, parce que nous ne ferons que gâcher leur talent en les encadrant de pitres incapables de proposer autre chose que des flashs de ce qu'ils pourraient être avec du sérieux et du travail, chose que personne à Rome ne semble vouloir imposer. Malheureusement.

vendredi 12 avril 2013

Imaginons la Roma de demain

Quoi qu'il arrive, la Roma aura été décevante cette saison. Attendue comme une équipe reconstruite, annoncée en Décembre, après une série de victoire, comme l'adversaire n°1 de la Juve, la Louve se bat pour tenter d'accrocher une place en Europa League la saison prochaine, que ce soit via la Coupe, ou le championnat.

A l'orée d'une période des transferts qui s'annonce à nouveau agitée, voici mes choix de joueurs.

Dans les buts:
Goicochea a prouvé son inutilité. On peut donc le laisser faire ce qu'il veut, ailleurs, tant qu'il ne se sert pas de ses mains.
Stekelenburg se reprend bien, mais il ne fait aucun effort d'intégration, et a tout fait pour fuir le club en Janvier. Ses bonnes performances devraient permettre de récupérer un peu d'argent supplémentaire.

Mes choix:
Julio César est perdu dans un sombre club qui va être relégué de Premiere League. Les rumeurs le liant à la Serie A se multiplient. Si l'on peut s'en tirer pour une somme acceptable et un salaire modéré, pourquoi pas. Et quitte à empiler les gardiens Brésiliens, autant en avoir un bon pour une fois.

Une autre option est de rajeunir également ce poste, tout en profitant des bonnes affaires du marché, en récupérant Yohann Thuram, qui ne cesse de progresser à Troyes, club qui va également devoir vendre pour amortir le retour en L2. Là par contre, c'est un pari sur l'avenir. Ses performances restent inconnues sous la pression et au haut niveau, et la marche peut s'avérer difficile à franchir dans un club aussi médiatisé que la Roma. Toujours est-il que sur le marché si particulier des gardiens de but, il est prometteur, peu cher, et disponible. 



La défense:
Pour faire simple, il faut absolument conserver Marquinhos, Castan, Romagnoli et Torosidis.
Il sera difficile de se défaire de Balzaretti, tandis que Piris, dont l'option s'élève à 4M€, me parait un peu cher pour n'être au final qu'un remplaçant.
Burdisso, quand à lui, aura probablement envie de jouer plus ailleurs, mais s'il accepte de rester pour "encadrer" la défense et les former en jouant peu, alors je le conserverais avec joie.
Romagnoli doit jouer plus, et pour cela, être clairement établi comme notre quatrième défenseur central, et plus comme un "jeune" qui monte aider les pros de temps à autre.
Le jeune Crescenzi devrait à nouveau être prêté, qu'il puisse jouer plus avant qu'on ne décide de son sort.
Reste le cas Dodo, qui semble prometteur, mais pas du tout préoccupé par l'aspect défensif de son poste, ce qui, à mon sens, peut s'avérer gênant. Un prêt pour ce jeune endormi lui ferait le plus grand bien.
Autre soucis, le retour de José Angel, peu utilisé à la Real, à qui il faudra bien trouver un point de chute. 
Pour renforcer tout cela, il faut donc un latéral gauche, et un latéral droit.

Mes choix:
Sebastian Jung a failli venir cet été. Il a, depuis, été convaincant dans une surprenante équipe de Francfort. Son prix est d'environ 5M€. Soit la clause non levée de Piris. Avoir enfin un vrai bon titulaire, ça changerait. Torosidis en back-up serait parfait, reste juste à convaincre l'Allemand et son club.



Couloir gauche, ce n'est pas forcément un titulaire qu'il faut, mais bien quelqu'un capable de mettre Balzaretti en concurrence. Un joueur comme Cristian Molinaro, toujours à Stuttgart, et dont le contrat finit en 2014, aurait selon moi le bon profil.

Au milieu du terrain:
Du coté des défensifs, nous avons De Rossi, Tachtsidis, Bradley, Brighi, à qui il faut ajouter le jeune Viviani, de retour de prêt de Padoue. Cela va créer une surpopulation, surtout si la Roma ne dispute pas de Coupe d'Europe.

De Rossi et Viviani me semblent intouchables, même si le "Capitano futuro" n'est pas forcément celui qu'on croit.
Bradley a trois choses pour lui, sa première saison correcte, sa nationalité Américaine, et sa capacité à jouer à d'autres postes du milieu. 
Pour les deux autres, ce sera plus compliqué. Brighi, seulement prêté au Torino, devra probablement se trouver un club sous peine de faire plus ample connaissance avec les tribunes de l'Olimpico.

Tachtsidis, pris en grippe par l'Olimpico, homme de Zeman finalement peu convaincant, risque de faire les frais de sa première saison difficile. Un départ semble probable, mais trouvera-t-on preneur sans perdre trop d'argent? 

Ce qui nous laisserait avec seulement deux vrais "défensifs", ce qui parait un peu juste, quel que soit le système de jeu choisi.
Un troisième, auquel on pourra ajouter Bradley si besoin, permettrait de combler les absences fréquentes et inhérentes à ce poste, que ce soit à cause de blessures ou de suspensions.

Mes choix:
Nous avons des 6 plutôt joueurs, qui collent bien à la mentalité de l'équipe. Je compléterais bien cela par un joueur au profil différent, un vrai combattant, plus limité offensivement, mais capable d'apporter d'autres options de jeu au futur coach.
Le vrai problème à ce poste sera lié à l'inflation et à la sur-évaluation des jeunes talents, et il sera plus sage de rester cohérent, et de ne pas dépenser plus que de raison pour un joueur de rotation.
Exit, donc, les Capoue, Sandro, ou autres Alex Song, je me pencherais plutôt sur Carlos Sanchez (Valenciennes), ou Rinaudo (Chez un Sporting dans l'embarras financièrement), bien moins onéreux, et pas forcément moins intéressants dans ce rôle.

Toujours au milieu, mais chez les "constructeurs de jeu", se pose un vrai problème d'effectif. Pjanic et Florenzi, voir Perrotta ou Bradley peuvent évoluer à ce poste. 
Valerio Verre, prêté à Sienne cette saison, me parait encore un peu tendre, et pourrait profiter d'un autre prêt, avec plus de temps de jeu.
Il manque donc clairement un voire deux bons joueurs capable de suppléer nos titulaires en cas de besoin.

Mes choix:
Mariano Izco (Catane), Marcinho (CSKA Sofia), juste pour son nom, puisque je n'ai aucune idée de son niveau, ou Carlos Carmona (Atalanta), présentent tous l'avantage d'être en fin de contrat en 2014, et peuvent donc être récupérés à moindre coût.
Si l'on veut cependant passer un vrai palier, je me pencherais attentivement sur le cas de Borja Valero, actuellement à la Fiorentina, club avec qui l'on entretient de bonnes relations, et avec qui des échanges pour faire baisser son prix seraient envisageables.



En ce qui concerne les milieux offensifs, le soucis est autre. La quantité est présente, mais la qualité manque. Marquinho est correct à tous les postes, mais n'est vraiment bon à aucun, Taddei est au crépuscule de sa carrière, Perrotta est en fin de contrat, Tallo, lui, commence tout juste à trouver du temps de jeu à Bari. Lamela, lui, doit absolument être conservé.
Un recrutement s'impose à ces postes, tout en commençant par prolonger Perrotta, qui serait le seul que je conserverais absolument parmi les 4 "autres" joueurs.

Mes choix:
Diego Capel, du Sporting Lisbonne, un retour d'Alessio Cerci, actuellement au Torino, Ilsinho, du Shaktar, mais surtout Christian Eriksen, capable de suppléer Totti au besoin, mais aussi de jouer avec lui. Certes, il sera cher, mais si l'on veut devenir une vraie grande équipe, il nous faudra attirer des joueurs de ce calibre.



En attaque:
Osvaldo a déjà la tête ailleurs, et il faudra le vendre correctement, c'est à dire pas à moins de 15M€. On aura le retour de Borriello, qui devrait trouver preneur. Nico Lopez doit jouer. Je le prêterais donc en Serie B. Il me reste le seul Destro, pour occuper la pointe de l'attaque.
Là, l'équation est plus compliquée. Un vrai bon joueur, capable de nous transformer de bonne équipe à prétendant au titre, comme Falcao, semble hors de portée.
La Roma a aussi l'option Mario Gomez, barré par Mandzukic, mais qui reste très cher. 
Mon idéal serait Jovetic, mais il semble se diriger vers la Premier league. 
Ce poste, en grand chantier à Rome depuis Montella, sera donc probablement le plus difficile à combler.

mardi 29 janvier 2013

La crise à Rome: Que faire?


Après une première partie de saison mitigée, on pensait la Roma lancée après sa belle victoire face au Milan. Mais depuis le début de l'année 2013, les contre-performances s’enchaînent, et l'état de crise est déclaré.

Mais d'ou vient le problème?

Qui dans les buts?

Que ce soit Stekelenburg ou Goicochea, aucun gardien n'a véritablement convaincu. Tous deux irréguliers, peu rassurants, mais capables de réaliser de bons matchs, le choix parait difficile.

Mais que ce soit l'un, ou l'autre, il faut établir rapidement une hiérarchie stable et claire, et ne pas changer de portier toutes les semaines.
Cela ne résulte qu'à les mettre sous pression, ce dont ils n'ont pas vraiment besoin vu leur fébrilité actuelle, et entraîne des déclarations inappropriées, comme celles du Néerlandais la semaine dernière, qui, de plus, n'ont pas été sanctionnées malgré leur gravité (il jugeait Goicochea "inutile").

De plus un gardien et son remplaçant doivent former un duo soudé, puisqu'ils travaillent ensemble au cours de la semaine, et ne peuvent pas être en opposition constante, comme ils le sont depuis l'arrivée de l'Uruguayen et ses déclarations tapageuses ("Je suis venu pour être le titulaire" avait-il déclaré lors de sa présentation. Ambiance...).

Autre chose, il est indispensable que le gardien se fasse clairement comprendre de ses défenseurs, et pour cela, il faut que tous manient convenablement l'Italien. L'absence de volonté de Stekelenburg d'apprendre la langue est donc, pour moi, totalement inacceptable.

Après, sur les qualités intrinsèques, on connait celles de Stekelenburg, comme ses points faibles (sa lenteur pour se coucher, ses difficultés sur les frappes croisées, ses sorties défaillantes et son jeu au pied moyen), mais celles de Goicochea restent floues. Peu à l'aise dans le jeu aérien, pas du tout rassurant dans les duels, il ne donne pas l'impression d'un talent hors norme capable d'exploser et d'éblouir le monde. Au contraire, il rappelle étrangement Doni, tant par ses attitudes que par son style peu orthodoxe.
Et quand on se souvient des performances du Brésilien, ce n'est pas forcément un gage de sûreté.

Une défense catastrophique

Sur ce point, le problème est systémique  certes, mais pas seulement. Si la Roma encaisse autant de but, c'est aussi à cause de ses joueurs. Entre une incapacité flagrante à jouer le hors-jeu correctement, notamment lorsque Burdisso est aligné, un Balzaretti très décevant, et une couverture plus que moyenne des milieux de terrain, les problèmes sont nombreux.
Zeman a ses défauts, certes, mais il ne peut pas porter, à lui seul, la responsabilité de ce désastre.
Lorsque l'on prend les joueurs un à un, aucun n'est en dessous au niveau de ses qualités, comme pouvait l'être Kjaer la saison passée. Le duo Marquinhos - Castan est plutôt satisfaisant, et même Piris commence à convaincre, après des débuts hésitants.
Balzaretti reste loin de son niveau, mais n'est pas catastrophique au point de porter le poids de l'échec défensif Romain.
A mon sens, le problème a de multiples causes. La première: la disparition des latéraux défensifs.
De plus en plus en vogue en Europe, le latéral offensif doit apporter devant, savoir centrer, combiner, marquer... C'est pour cela que la tendance à y aligne d'ancien ailiers dans les centres de formation perdure et s'impose presque comme mode unique de formation, à tort, selon moi.
Finie les gestes techniques défensifs, tacles debout, défense en reculant et autres gestes de ce genre, on veut maintenant des latéraux rapides, capable de couvrir une distance énorme, quitte à ce qu'ils soient un peu plus juste défensivement.

Sous l'égide du système Espagnol, tout le monde s'est mis à croire que l'on pouvait attaquer à 9, toujours avoir le ballon, et gagner tous ses matchs. Et bien, malheureusement pour le spectacle, ce n'est pas possible. D'une part, parce que les deux équipes sur le terrain ne peuvent pas totaliser 60 de possession toutes les deux, et d'autre part, parce qu'une équipe, ça s'équilibre.

Là ou un Busquets vient compenser les montées de ses latéraux, se replaçant au niveau de ses défenseurs le cas échéant, Tachtsidis, lui, se porte vers l'avant pour tenter d'intercepter le ballon le plus haut et le plus rapidement possible. Seulement, dans les cas ou il se fait éliminer, la charnière centrale se retrouve immédiatement en grande difficulté, les latéraux n'étant plus là.
Dans les matchs ou la Roma est dominée, c'est encore pire. Les latéraux tentent souvent des courses pour lancer les contre-attaques, mais dès le ballon perdu, les espaces dans leurs dos sont énormes.

Le système à 3 attaquants ne permet pas à une équipe de faire monter ses deux latéraux en même temps, surtout quand les milieux de terrain ne couvrent pas. Et comme l'on demande surtout à Bradley et Florenzi de se projeter vers l'avant, il ne faut pas espérer les voir compenser.

Une attaque à mettre en cause?

Lorsque l'on regarde les stats des attaquants Romains, on se dit que tout va pour le mieux.
Totti est toujours aussi présent, avec 7 buts et 8 passes décisives en 20 matchs, en plus de son influence sur le jeu.
Pablo Daniel Osvaldo est inarrêtable, avec 11 buts et 2 passes en 16 matchs, tandis que Lamela en est lui à 10 buts en 1 matchs. Même le très critiqué Destro en est à 4 buts en 16 matchs, une moyenne plus faible, mais qui s'explique au moins en partie par son temps de jeu limité.

Pourtant, les observateurs se plaignent d'un manque d’efficacité qui empêcherait les victoires Romaines. Il est sur que la Roma manque des occasions, comme toutes les équipes du monde, mais est-ce que la Roma manque plus que les autres? Regardons ce que disent les chiffres, en ne considérant que le "11 type"

En moyenne, la Roma frappe en moyenne 17.55 fois au but par match, pour 47 buts inscrits. Soit, 2.14 buts par match, ce qui nous fait donc un but toutes les 8.2 frappes.

A titre de comparaison, la Juventus inscrit un but toutes les 8.3 frappes avec 22 frappes par match pour 2.09 buts par match, et Naples inscrit un but toutes les 5.7 frappes, mais ne frappe que 12.5 fois par matchs, pour 1.95 buts par match. Et a un extra-terrestre nommé Cavani pour compenser.
A mon sens, le constat est donc loin d'être alarmant, et justifier une non victoire dans un match ou l'on inscrit trois buts par un manque de réalisme offensif me parait quelque peu surprenant.

Un manque de discipline

Comme l'an passé, la Roma prend beaucoup de cartons: 56 jaune et 6 rouge en 22 match, c'est très loin d'être normal.
Des joueurs sont clairement nerveux, comme Pjanic, mais d'autres, eux, payent leurs errances et leurs mauvais placement. En premier lieu, le Grec Tachtsidis, qui ferait presque passer Thiago Motta pour un joueur sain d'esprit.
Le problème, dans un cas comme dans l'autre, vient du mental des joueurs. Soit ils n'appliquent pas assez bien les consignes et se retrouvent hors de position, soit ils sont en clair désaccord avec leur coach et sa philosophie (ce qui est le cas de l'ancien Lyonnais), et cela se traduit par une tension anormalement élevée.
Dans les deux cas, la responsabilité est aussi celle du coach, soit de laisser un joueur insuffisamment impliqué et / ou talentueux sur le terrain, soit de ne pas avoir réglé les problèmes en interne et de régler ses comptes par presse interposée.

Mais ce manque de discipline s'explique aussi par les difficultés entre Zeman et son groupe. Habituel révolutionnaire  prompt à demander le départ de ceux qui ne lui plaisent pas, Totti, semble, cette fois, être hors du coup.
Mais des accrochages ont eu lieu avec Stekelenburg, Burdisso, De Rossi, Osvaldo, Marquinho et Pjanic. Cela fait beaucoup pour un seul homme, et l'on ne me fera pas croire que tous les problèmes viennent uniquement des joueurs.

Et un groupe avec une mauvaise ambiance, cela se ressent, cela se voit, et cela crée des décalages d'implication, et donc d'intensité dans le jeu, notamment dans le pressing, et lorsqu'une équipe qui veut jouer très haut ne presse pas de manière uniforme, il est très facile pour les adversaires d'approcher la surface de but.

Alors, que faire?

Malgré tous les désaccords que je peux avoir avec lui, Zeman ne doit pas, seul, porter la responsabilité de cet échec. On peut lui reprocher beaucoup de choses, mais, au final, on joue pour un club, pas seulement pour un coach. Certaines attitudes sont inexcusables, et le manque de réaction des dirigeants me rend perplexe.
Pour ses déclarations, Stekelenburg aurait du être envoyé en tribune pour au moins un match. Pour le crachat de Marquinho, la sanction a pourtant été appliquée. Pourquoi, alors, une différence entre les joueurs? Comment un groupe peut-il accepter des injustices de la sorte?

Autre chose, comment expliquer que Balzaretti, cramé et blessé, ne laisse pas sa place à Torosidis contre Bologne, et pourquoi Torosidis n'avait été testé qu'à droite aux entraînements  alors que Piris sortait d'une performance de haute facture face à l'Inter?

Il y a de nombreux points d'amélioration, selon moi. Mais aucun d'eux ne pourra être réglé "juste" en changeant de coach, de projet, de style de jeu et de titulaires en plein milieu de la saison, alors qu'il faut absolument se qualifier en Europa League, et que la demi-finale retour de la coupe face à l'Inter s'annonce comme le tournant de la saison.

Il faut finir la saison avec Zeman, quitte à "le recadrer" sur certains points (Tachtsidis...), et le laisser aller au bout de ses idées. Parce que se précipiter pour changer de coach alors que tous les noms intéressants sont en poste (Pioli, Montella...), c'est probablement la pire des solutions.

Ensuite, cet été, on avise. En commençant à préparer le projet dès maintenant. Parce que, bon, 6 mois pour trouver un latéral droit remplaçant, ce n'est pas vraiment sérieux....